L’avortement en Pologne, pays de forte tradition catholique, n’est autorisé depuis 1993 que dans trois circonstances : grossesse résultant d’un acte illégal, risque pour la vie ou la santé de la femme enceinte, malformation grave du fœtus. De nombreux médecins y étant opposés, il peut être difficile à la femme enceinte de faire valoir son droit à l’avortement, et le nombre d’interruptions de grossesse pratiquées chaque année dans le cadre légal se limite à quelques centaines.
Le droit à l’avortement est au centre d’un intense débat en Pologne, une partie de l’opinion réclamant une libéralisation de l’IVG tandis qu’au contraire des voix s’élèvent pour la mise en place d’une législation plus stricte. En 2016, un projet de loi vise l’interdiction totale et menace d’emprisonnement toute femme qui avorterait ou toute personne qui pratiquerait un avortement.
« Mettez-vous en noir, prenez une journée libre au travail. N‘allons pas au travail. Faisons grève. »
S’inspirant de la grève des islandaises de 1975, des milliers de Polonaises, de tous âges, décident de débrayer et descendent protester dans la rue vêtues de noir. On a besoin de soins médicaux, non pas de ceux du Vatican
ou On veut des médecins, pas des policiers
crient-elles. La mobilisation est massive et, deux jours après ce « lundi noir », la proposition de loi est finalement rejetée.
Les Polonaises sont suivies de près par les Sud-Coréennes qui défendent cette même cause quelques jours plus tard. L’Amérique se soulève ensuite. Le 19 octobre 2016, les Argentines quittent leur travail pendant une heure pour dénoncer les violences machistes. Aux États-Unis, les femmes lancent la Women’s March…