En juin 1975, à Lyon, une centaine de femmes prostituées occupent une église du centre-ville pour protester contre la répression policière, interpeller l’opinion publique et revendiquer le droit à la dignité. Avec la très médiatique Ulla à leur tête, elles dénoncent l’hypocrisie évidente d’un « État souteneur » qui, sans interdire la prostitution, en entrave l’activité, en prenant sans vergogne les bénéfices que représentent impôts et amendes de ces « péripatéticiennes ».
Le mouvement d’occupation dure neuf jours, faisant même des émules dans d’autres villes françaises, jusqu’à ce que la police ne les expulse, assez brutalement d’ailleurs.
La lutte continue tout de même : de premiers états généraux de la prostitution ont lieu à Lyon début juillet de la même année 1975, suivis d’une autre rencontre parisienne du même type, en novembre.
« À notre époque, 75 % des prostituées mineures sont des déracinées venues des régions rurales, Bretagne et Normandie en tête. »
— Histoire de la prostitution, Dominique Dallayrac, cité par Benoîte Groult en 1975
Le président Valéry Giscard d’Estaing demande un rapport sur la prostitution qui ne sera jamais publié.